NORD/SUD
Avec notre nouvelle création Nord/Sud (N/S) nous continuons notre travail de recherche artistique avec la volonté constante et revendiquée de placer le cirque (artistes/pistes/chapiteaux) au cœur d’une rencontre directe avec l’art contemporain.
L’expérience de notre dernière création DJAMA présentée 94 fois sous ses divers aspects au Burkina, au Mali, en France et au Maroc sert de base à notre réflexion pour Nord/Sud.
Le groupe de création est composé de Dan DEMUYNCK (directeur artistique), Daniel BUREN (arts plastique), Fabian DEMUYNCK (direction cirque), Philippe NAHON/Ars Nova (création et direction musicale), Salia SANOU directeur du Centre de Développement Chorégraphique la Termitière – Ouagadougou (chorégraphie danseur).
Cette nouvelle création se veut une réflexion sur les rapports Du Nord et du Sud, sur les éléments matériels et humains qui transportés du Nord au Sud et du Sud au Nord ont des significations différentes et des valeurs inconnues qui fondent des affinités ou des incompréhensions. C’est un projet par delà l’échange d’exotisme réciproque.
Les artistes de cirque sont deux funambules (un homme et une femme pour leur rapport radicalement différent au fil), trois acrobates venant du Ghana, un artiste aérien, une contorsionniste, le marionnettiste Grégoire Vissého du Bénin et notre groupe de musiciens avec la chanteuse Hawa Sissao du Burkina Faso.
Tous ces artistes sont à la fois présents avec leur technique et aussi « manipulateurs » de l’ensemble du dispositif.
Ce sont tous des artistes expérimentés avec qui le dialogue se poursuit depuis longtemps déjà, et qui connaissent bien les enjeux, et les buts de Nord/Sud.
La mise en scène est assurée par Dan Demuynck et Fabien Demuynck.
Notre lieu de spectacle est constitué de notre chapiteau (4 mats au carré de 9 m par 9 m – 25 m de diamètre) avec autour du chapiteau 32 mats égaux en taille à ceux du chapiteau, espacé aussi de 9 m par 9 m et qui forment tout autour des carrés/pistes égaux au carré/piste central (le tout recouvert d’une multitude de petits drapeaux/flammes).
Tous ces carrés/mats extérieurs étant disponible pour former autour du chapiteau et selon une création à chaque fois « in situ » une extension géométrique de l’intérieur du chapiteau.
Dans Nord/Sud, tout part de l’intérieur du chapiteau et plus particulièrement du centre de la piste intérieure. Daniel Buren conçoit l’intérieur du chapiteau comme « un jeu sur l’opaque, le translucide, le transparent, et finalement la clarté complète (pas d’obstacle entre ce que l’on voit et nos yeux) ». Texte de Daniel Buren du 20/12/09. Pour ce faire il imagine une série de tissus moustiquaires transparents et se succédant du bord de la piste vers l’axe centrale. Toutes ces moustiquaires peuvent bouger de façon autonome pour masquer ou faire apparaître (ou faire entrevoir) le spectacle, selon des processus multiples et différents.
Ce mécanisme des moustiquaires qui modifie la perception est une offre pour les artistes à s’emparer du dispositif pour le faire évoluer par leur créativité. Il existe évidemment un rapport de créativité réciproque entre Daniel Buren, le lieu et les artistes qui font le spectacle. C’est un espace contraignant mais à disposition des artistes.
A l’extérieur le dispositif des rideaux/tissus moustiquaires se prolonge entre les mâts qui forment les carrés/pistes extérieurs créant une vision continue entre l’extérieur et l’intérieur du chapiteau.
A ces rideaux moustiquaires, il convient d’ajouter d’autres éléments/objets remarqués par Daniel Buren lors de ses voyages avec nous au Burkina et au Mali : plusieurs centaines de sceaux spécifiquement utilisés dans toute l’Afrique de l’Ouest qui remplis d’eau et placés bord à bord déterminent des espaces, des centaines de parapluies mis côte à côte dans 4 carrés extérieurs constituant comme des toits de barnums pour abriter le public, ces mêmes parapluies pouvant être pris en main et portés par les spectateurs en cas de pluie. Tous ces objets, chapiteau, mâts, matériels des artistes, tissus moustiquaires, sceaux, filets, parapluies/ombrelles participent de la rencontre Nord/Sud et sont les accompagnateurs des artistes.
La musique et la voix ont une place importante dans Nord/Sud. Philippe Nahon après trois ans de travail avec les musiciens Burkinabés et les correspondances qu’il a su établir avec son ensemble Ars Nova de musique contemporaine dirige une partition originale jouée par les musiciens et la chanteuse Hawa Sissao.
Production : Association K2CIRK
Co-production :
CIRCA – Scène conventionnée-Auch-Gers et Midi-Pyrénées
Centre culturel Français de Bobo Dioulasso – Burkina Faso
Centre culturel Français de Ouagadougou – Burkina Faso